La Citroën DSpecial est-elle une version spéciale de la DS ? Non, car ce n’est tout simplement pas une DS mais ce serait plutôt sa petite sœur. Pour comprendre, replaçons-nous dans le contexte de l’époque et on remonte donc 70 ans en arrière, un peu moins de 70 en fait. Le Jeudi 5 Octobre 1955 s’ouvre le salon de Paris. À l’époque, pas de teasing, c’est là qu’on retrouve toutes les nouveautés. La Peugeot 403 est dévoilée mais elle va rester dans l’ombre de LA star du salon : la Citroën DS.
La voiture impressionne. Son style signé Flaminio Bertoni peut être qualifié de futuriste. Très profilé, pas tout à fait tricorps et pas totalement bicorps, il conserve les feux ronds qui sont la norme de l’époque. Niveau technique, il ne faut pas s’attarder au moteur qui est celui des Traction modernisé (1911cm³, trois paliers, carbu double corps et 75ch). Mais autour, avec le système hydropneumatique, la DS possède des suspensions révolutionnaires qui permettent une tenue de route exceptionnelle tout en préservant le confort. Les freins, la boîte de vitesses et la direction bénéficient du système pour leur assistance.
Le 5 Octobre 1955 on a signé 12.000 commandes et quand le salon ferme le 22 Octobre, on a atteint 80.000 commandes… soit deux ans de production ! La DS devient la reine de la route. Des notables aux préfets, des généraux au Général, les « grands » du pays circulent en DS.
Le souci de la DS, c’est qu’elle reste peu accessible. Alors le 6 Octobre 1956, pour le millésime 1957, on dévoile la Citroën ID. Tout simplement parce qu’elle reprend l’ID de la DS. Niveau style déjà, elles sont semblables à quelques détails près (pas d’enjoliveur de roue, entourage des phares peint et non chromé, entourage de pare-brise sans jonc chromé, chevrons argentés et cônes noirs à l’arrière). Niveau technique, on ne garde que le « meilleur ». L’ID conserve des freins à disque à l’avant et le système hydropneumatique pour la suspension. La boîte est classique, le moteur n’a qu’un carbu simple (63ch SAE) et on oublie l’assistance aux freins et à la direction.
Proposée en deux finitions, Normale et Luxe, elle reste moins bien équipée que la DS. L’ID va évoluer en recevant des enjoliveurs plus petits que ceux de la DS et même des entourages de phares chromés. Comme sa grande sœur la DS, elle se décline en break et en cabriolet au début des années 60. En fait, malgré son placement plus bas en gamme, l’ID va suivre les évolutions de la DS.
Au millésime 1966 les ID 21 break reçoivent le moteur 2175cm³ de 109ch SAE et le moteur 5 paliers est disponible sur les breaks et arrive sur les berlines au millésime suivant quand le LHM minérale remplace le « liquide rouge » dans les circuits des Citroën DS et ID.
En Septembre 1967, la face avant évolue avec les 4 phares sous verre et le nouveau capot. La Citroën ID, comme la DS, peut recevoir les phares orientables pour peu que l’auto soit dotée de la direction assistée. Les moteurs vont encore évoluer en 1969 et la gamme se compose alors des ID 19, ID 20 et ID 21.
D’ailleurs, ces appellation disparaissent sur les berlines à partir de Septembre 1969 pour le millésime 1970. L’ID Luxe devient la DSpécial tandis que l’ID 20 devient la DSuper. Toutes deux reçoivent un tableau de bord avec trois cadrans ronds. La première conserve des enjoliveurs d’ID mais une boîte de vitesses venue des 21 tandis que le moteur de 1985cm³ sort 91ch SAE. La seconde reçoit des enjoliveurs de type DS, le moteur atteint 103ch et le tableau de bord a droit à une montre.
En 1972, nouvelles évolutions, celles que l’on peut retrouver sur cette voiture que vous pouvez tenter de gagner. Les poignées de porte sont désormais encastrées et le volant reçoit une jante rembourrée. Les deux autos sont désormais loin des DS niveau motorisation. La reine de la route peut atteindre les 130ch dans sa version 23 ie ! Pourtant les « petites » descendantes des ID ne sont pas oubliées. Pour preuve, la DSuper 5 se dote d’une boîte 5 et du moteur de 106ch (DIN) de la DS 21 en 1973. Cependant, on arrive au bout des évolutions. La Citroën CX est apparue et en Août 1975 on arrête la production des DS, des DSpécial et des DSuper.
Le modèle que nous vous avons trouvé est donc une DSpecial de 1972 équipé du moteur DV3 de 1985cm3 délivrant une puissance de 89CV. Pour cette fois nous n’aurons pas besoin de démembrer tout l’intérieur ou de tout retrouver mais un joli travail nous attend pour être au rendez-vous de Rétromobile 2025, du 5 au 9 Février prochain, Porte de Versailles à Pairs.
En partenariat avec nos parrains News d’anciennes vous découvrirez déjà un niveau de vidéo plus important sur la présentation grâce à Benjamin Pette que je remercie pour les textes, photos et prises de vue vidéo.
Beaucoup de travail nous attend malgré tout sur cette fabuleuse Citroën DSpecial :
- Réfection complète de la carrosserie et remplacement des parties corrodées
- Entretien complet de la mécanique, et changement des pièces usagées
- Peinture complète
- Mise en place réservoir neuf
- Pneumatiques neufs avec chambre à air comme à l’origine
- Passage du contrôle technique
- Préparation esthétique complète
- Et tellement de choses encore…
Pour la gagner ? Plus qu’a faire le pas !
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Crédit Photos : News D’anciennes
Carte grise et frais logistiques à la charge du gagnant.